Mme Royal a récolté le soutien de deux ténors, Arnaud Montebourg, du courant Rénover maintenant, et vendredi celui de Vincent Peillon, du courant Nouveau parti socialiste (Le Point,25/08/2006,13 H 52)

Publié le par François Alex

Les ténors socialistes cherchent une issue
à leur guerre pour l'investiture

13h52 - 25/08/06

 

© AFP
Les candidats socialistes à l'investiture présidentielle Jack Lang (G), Dominique Strauss-Kahn (2G), le Premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande (C) et sa compagne la présidente de la région Poitou-Charentes Ségolène Royal (D), le 3 juin 2006 à Strasbourg
© AFP/Archives Frederick Florin
LA ROCHELLE (AFP) - Réunis pour trois jours à La Rochelle, les ténors socialistes s'efforcent de trouver une issue à la guerre qui les oppose pour l'investiture à l'élection présidentielle de 2007.

Cessez le feu ! Le cri a été lancé vendredi, jour d'ouverture de l'Université d'été du PS, par le porte-parole du parti, Julien Dray, face aux rivalités qui opposent les six candidats déclarés ou supposés à l'investiture pour la présidentielle.

"Si cette confrontation tourne à une guerre fratricide, si des blessures sont créées qui deviennent irrattrapables, a-t-il dit, on risque de recréer les conditions de la défaite de 2002", quand Lionel Jospin avait été éliminé le 21 avril 2002, au premier tour de la présidentielle, par Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen.

"Il faut arrêter cette guerre picrocholine, ces procès en suspicion", a-t-il asséné, alors que les candidatures seront ouvertes du 28 septembre au 3 octobre, avec une désignation par les militants en novembre.

Un appel au rassemblement forcément brouillé puisque le porte-parole est par ailleurs partisan de Ségolène Royal, soutien qu'il a réitéré dans la même interview à France 2.

Mme Royal incarne "une profonde rénovation de la vie politique par ses pratiques, ses comportements et par les valeurs qu'elle défend", a-t-il dit, tentant du même coup de tirer un trait sur l'hypothèse Jospin, dont une candidature serait, selon lui, "un signe que le PS n'a pas été capable de muter, d'avancer, de tirer les leçons de l'expérience passée".

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L'ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin, sur le plateau de TF1 à paris le 28 juin 2006
© AFP/Archives Joël Saget
Même confusion lorsque le numéro deux du parti François Rebsamen, lui aussi "royaliste", avait demandé lundi à deux autres prétendants, Dominique Strauss-Kahn et Jack Lang, de se retirer de la course, avant d'être désavoué par le directeur de cabinet du numéro un François Hollande.

Confusion encore avec l'entrée en scène de M. Hollande, par ailleurs compagnon de Mme Royal, qui rappelle qu'il a toute légitimité à mener la bataille, expliquant jeudi qu'il serait candidat en cas de "confusion", ou "s'il y avait une nécessité de trouver une issue".

Invité samedi à débattre par les Jeunes socialistes, Lionel Jospin est quant à lui poussé par ses partisans, notamment les secrétaires nationaux Martine Aubry et Eric Besson, à préciser "rapidement" ses intentions, maintenant qu'il s'est déclaré "disponible".

Mme Aubry lui voit "toutes les qualités": "crédibilité, notamment à l'international, expérience, honnêteté, morale."

Crédibilité à l'international: le message est destiné à Ségolène Royal, dont les rivaux soulignent le manque d'expérience. C'est pour cette raison que la députée des Deux-Sèvres qui, une fois de plus, a choisi la stratégie du décalage en se montrant peu à La Rochelle, fera en septembre une série de déplacements à Rome, Madrid, Bruxelles ou Dakar.

Toujours en tête des sondages, Mme Royal voit sa position s'éroder légèrement chez les sympathisants socialistes, avec 66 % (-2), selon un sondage LH2-Libération paru vendredi.

Derrière elle, Dominique Strauss-Kahn progresse de 8 points avec 35% et Lionel Jospin de 3 points avec 27%. Viennent ensuite Jack Lang (23%, -1), François Hollande (18%, +5), Laurent Fabius (9%, +1).

Mme Royal a en revanche récolté le soutien de deux ténors, Arnaud Montebourg, du courant Rénover maintenant, et vendredi celui de Vincent Peillon, du courant Nouveau parti socialiste, qui pense qu'elle "crée une dynamique de victoire".

Mise à part Ségolène Royal, qui a décliné l'invitation, tous les candidats déclarés ou potentiels plancheront, jusqu'à dimanche, devant le Mouvement des jeunes socialistes.

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