Analyse technique de la "flexisécurité" : quelques chiffres

Publié le par François Alex

Comment fonctionne le système danois de « flex-sécurité »

Article paru dans l'édition du 07.06.05
Facilité de licencier pour les entreprises, forte indemnisation et aide au reclassement pour les salariés

N DIX ANS, le Danemark a réduit son taux de chômage de 9,6 % de la population active (1993) à 6,2 % (novembre 2004), loin de la moyenne européenne (8,8 %) ou du taux français (10,2 %). Cette embellie serait pour l'essentiel due à son modèle de « flex-sécurité », mélange de flexibilité pour les entreprises - facilité de licenciement - et de sécurité pour les salariés.

Cadre législatif réduit. La loi ne fixe ni salaire minimum ni durée légale du travail. Elle ne sécurise pas le droit de grève et n'impose pas de modèle de contrat de travail. Les négociations se font entre employeurs et salariés, au niveau des branches ou des entreprises, et ces conventions collectives couvrent environ 75 % des salariés.

Forte mobilité. Environ 30 % de la main-d'oeuvre changent de travail chaque année. Les Danois restent 8 ans en moyenne dans la même entreprise, mais peuvent changer de poste.

Protection importante. En cas de licenciement, la loi ne prévoit pas de versement d'indemnités par l'employeur. L'assurance-chômage est un système facultatif, administré par 35 caisses privées, agréées par l'Etat, proches des syndicats - ce qui explique le fort taux de syndicalisation (80 %). S'il perd son emploi, un travailleur touche 90 % de son salaire précédent, avec un plafond de 145 000 couronnes (19 500 euros) par an, pour une durée maximale de quatre ans, sans dégressivité. Pour les personnes ne bénéficiant pas de l'assurance-chômage, il existe une aide sociale municipale, conditionnée à la recherche d'un emploi.

Incitations à la recherche d'un emploi. Durant les six premiers mois de chômage, des programmes « d'activation » pour retrouver un emploi sont obligatoires, proposant formation ou stage en entreprise. Un contrôle strict est exercé qui détermine le versement des indemnités.

Limites à l'indemnisation. Pour pouvoir bénéficier des allocations, il faut avoir travaillé au moins 52 semaines au cours des 3 années précédentes et cotisé à une assurance spéciale. Dans le cas contraire, le chômeur bénéficie d'une aide sociale plus réduite.

Coût élevé. Le taux d'imposition au Danemark - plus de 50 % - est l'un des plus élevés d'Europe. Les dépenses publiques pour l'emploi représentent 1,66 % du PIB, contre 0,91 % en France.

Publié dans FLEXICURITE

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