je ne vois pas au nom de quelle langue de bois je devrais m'interdire de regarder certaines choses qui marchent outre-Manche, en Espagne ou dans le nord de l'Europe"

Publié le par François Alex

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Ségolène Royal veut "associer souplesse et sécurité" pour lutter contre le chômage

PARIS (AP) -- "La souplesse et la sécurité doivent aller de pair" sur le marché du travail pour lutter contre le chômage, estime Ségolène Royal dans un entretien publié jeudi dans le magazine "Challenges", dans lequel elle détaille ses idées sur le terrain économique.

La candidate à la candidature socialiste pour la présidentielle refuse d'employer le terme de "flexsécurité", mais fait le "constat" d'une "machine" économique "bloquée: "Il faut redonner aux entreprises exposées l'agilité dont elles ont besoin pour être réactives, et aux salariés les sécurités dont ils ont besoin tout au long de leur parcours professionnel", estime-t-elle.

Pour Mme Royal, "la protection n'est pas l'ennemie mais la condition de la prise de risque". Elle se réfère ainsi à l'exemple danois: "pourquoi chaque année 30% des salariés danois changent-ils de travail sans drame? Parce qu'ils ont un filet de sécurité solide".

"Plus de sécurité pour plus de confiance, donc plus de croissance et plus d'emplois: c'est cette dynamique vertueuse qu'il faut stimuler", résume-t-elle.

Par exemple, "plutôt que démotiver les jeunes en leur promettant des années d'incertitude, il vaut mieux, comme nous le faisons en Poitou-Charentes, payer le permis de conduire de ceux qui obtiennent leur CAP (...), financer des tutorats pour qu'ils s'intègrent bien dans l'entreprise, développer massivement les formations en alternance, créer des emplois tremplin pour les jeunes diplômés et développer la recherche".

Par ailleurs, il faut "investir massivement dans l'innovation et la recherche" et "répondre aux besoins des secteurs sous tension" en améliorant "les conditions de travail et les perspectives de carrière".

Car "il faut payer le travail à son juste prix", affirme Ségolène Royal. "Ce sont d'abord les marchés solvables qui peuvent tirer la croissance française (...) La France ne s'en sortira pas en alignant ses salaires sur ceux des pays émergents!".

Interrogée sur les 35 heures, elle affirme que "pour faire face à des plans de charges imprévues, les entreprises les plus exposées à la concurrence internationale doivent pouvoir bénéficier d'une certaine souplesse", et propose donc de "faire avec les partenaires sociaux l'inventaire de ce qui doit être amélioré".

Quant à la politique économique de Tony Blair, Ségolène Royal estime que si "tout n'est pas positif (...), le Premier ministre britannique a une vision mobilisatrice de son pays". Et "je ne vois pas au nom de quelle langue de bois je devrais m'interdire de regarder certaines choses qui marchent outre-Manche, en Espagne ou dans le nord de l'Europe", assène-t-elle.

Quant à la notion de "patriotisme économique" défendue par le Premier ministre Dominique de Villepin, elle est "détournée" par la droite "au service d'un Meccano sans vrai projet industriel, et de la privatisation d'un service public au mépris des engagements pris".

"Le vrai patriotisme, c'est donner à la France les moyens d'être forte en s'appuyant, notamment, sur une ambition européenne bien comprise". AP

Publié dans FLEXICURITE

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