La mise en ligne de son site Internet « Désirs d’avenir » ou la multiplication de ses apparitions et interventions médiatiques sont autant de signes qui traduisent la montée en puissance de la candida

Publié le par François Alex

Ségolène Royal : une nouvelle étape de sa communication d’avenir
 
18/04/2006 Election - La mise en ligne de son site Internet « Désirs d’avenir » ou la multiplication de ses apparitions et interventions médiatiques sont autant de signes qui traduisent la montée en puissance de la candidate « désignée » des socialistes et l’entrée dans une nouvelle étape de son plan de communication.
 
Le choix en novembre 2006 de Ségolène Royal comme candidate du rassemblement de la gauche face aux « éléphants » socialistes ne pourra être que la conséquence naturelle d’un plan de communication et d’une stratégie de rupture qui n’a rien à voir avec le hasard ou un choix de dernière minute.

En effet, celle qui n’était alors vue que comme la compagne du premier secrétaire du parti socialiste ou la présidente de la région Poitou Charentes impose naturellement son profil, son style et sa vision des solutions à apporter aux problèmes qui viennent paralyser la société française. Mais, cette ascension « éthique » traduit moins la révélation de la candidate idéale que la gestion habile d’un contexte « exceptionnel » lui permettant d’exprimer ses idées, de construire sa communication et de coller aux attentes des électeurs.

Ainsi, on ne peut que difficilement croire à l’étonnement un peu candide ou naïf de la représentante socialiste lorsque les sondages la placent en tête des personnalités politiques « de gauche », ces résultats n’étant que les premiers fruits d’une réflexion, d’un travail et d’une campagne lancée il y a déjà quelque temps.

Ségolène Royal travaille l’image qu’elle laisse paraître et l’enchaînement des phases de sa communication. Elle joue le rassemblement de la gauche et l’opposition aux défauts de la droite.

En pleine crise du CPE, le Premier ministre donne le sentiment d’imposer ses décisions, de passer en force, de gouverner sans concertation. La représentante socialiste se place alors en personne de dialogue, au travers d’une volonté de « démocratie participative » via son site Internet
desirsdavenir.org et son invitation à la construction collaborative de son programme politique pour « la France d’après ».

Les présidentielles de 2002 avaient conduit à l’explosion du nombre de candidatures à gauche mais l’opposition face à la présence de l’extrême droite au second tour de ce scrutin en était le motif de rassemblement. Ségolène Royal dresse alors, dans les brouillons du premier chapitre de son livre, cette crainte d’une répétition de l’Histoire présidentielle et prépare ainsi les esprits à la nécessité de conduire une candidature plurielle pour 2007.

Cette stratégie de rassemblement de la gauche derrière une seule et même candidature apparaît donc en point de mire mais n’est vraisemblablement pas à l’ordre du jour. Au contraire, la nouvelle phase de communication de Ségolène Royal doit lui permettre d’exprimer ses idées et de briser la statue de personnalité politique « muette » qu’elle avait entretenue au démarrage de sa « campagne ». Ainsi, il s’agit de ne pas griller les étapes mais d’imposer progressivement sa position de présidentiable et de ne pas se placer, trop tôt, en première ligne, situation qui serait sinon difficile à gérer à long terme.


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