Alors que la CFDT veut traiter globalement de la sécurisation des parcours professionnels, le patronat entend en rester à la notion de “flexicurité” (CFDT, 31/05/2006)

Publié le par François Alex

Retour à la page d'accueil

Des opportunités de négociations

La CFDT a rencontré le Medef suite aux entretiens bilatéraux proposés aux syndicats après le retrait du CPE.

Reçue par le Medef le 29 mai, la délégation CFDT conduite par François Chérèque a demandé à l’organisation patronale et à sa présidente Laurence Parisot de « faire la démonstration de la capacité des partenaires sociaux à négocier ». Après plus de deux heures d’entretien, le secrétaire général a confirmé que « les partenaires sociaux ont l'opportunité d'ouvrir des chantiers de négociation » dans les prochains mois, « parce que l’on est bloqué au niveau politique par les échéances présidentielles ».

Le Medef a proposé d’aborder le bilan de la crise du CPE, les négociations en cours et le développement du dialogue social. La CFDT a complété cet ordre du jour notament par une discussion sur les chantiers à venir ou à prolonger, les questions européennes et les suites du jugement confirmant l’accord sur le dialogue social dans l’artisanat (accord UPA) pour lesquelles le Medef n’a pas souhaité donner de réponse, voulant encore en débattre en interne.

Concernant le dialogue social, l’organisation patronale se dit d’accord avec la CFDT sur les priorités suivantes : traiter la place de la négociation collective avant d’aborder les questions de représentativité. Accord également sur la méthode du diagnostic partagé. Avec cependant la réserve du patronat, qui souhaite toujours privilégier la négociation d’entreprise. Il semble acquis que le développement du dialogue social se lie avec une discussion sur les enjeux économiques. Un groupe de travail doit dégager des pistes pour une vision plus large de ces enjeux.

Sans surprise, des différences de conceptions sont apparues sur la question du contrat de travail. Alors que la CFDT veut traiter globalement de la sécurisation des parcours professionnels, le patronat entend en rester à la notion de “flexicurité” et semble encore et toujours focalisé sur les procédures de licenciement.

Sur les négociations en cours. Le point d’achoppement perdure concernant la pénibilité, le patronat refusant toujours une hausse de ses cotisations pour financer les départs anticipés. La CFDT a réitéré son souhait de lier cette négociation avec celle sur les AT-MP (accidents du travail et maladies professionnelles). Concernant cette dernière, le Medef pourrait avancer sur la réparation, compte tenu des risques de “ judiciarisation ” des dossiers, si les choses restent en l’état.

Enfin, comme la CFDT, le Medef a rappelé l’urgence de la mise à plat de l’Assurance-chômage pour dégager une vision plus large des problèmes, volonté déjà exprimée par les partenaires sociaux lors des dernières négociations. Là encore, le préalable sera d’établir un diagnostic. Des groupes de travail se constituent par dossiers.

Philippe Réau © CFDT (mis en ligne le 31 mai 2006)

Publié dans FLEXICURITE

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article