Jean-Louis Bianco a indiqué que cette "expérience de démocratie participative était déjà pratiquée en Allemagne, au Danemark, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Catalogne". (AFP, 24/10/2006)

Publié le par François Alex

Ségolène Royal défend sa proposition de "jurys de citoyens"

PARIS, 24 oct 2006 (AFP) - Ségolène Royal a défendu mardi sa proposition de créer des jurys de citoyens tirés au sort en soulignant que leur rôle serait de "donner des avis" et d'"évaluer" l'action des élus afin de "renouer le lien civique" dans le pays.

"Le débat est ouvert, ce qui est important c'est de bien comprendre comment ça marche", a déclaré à l'AFP la candidate à l'investiture PS pour la présidentielle à l'issue de la réunion hebdomadaire des élus qui la soutiennent à l'Assemblée nationale.

"Au moment où l'on cherche le moyen de renouer le lien civique, c'est une façon d'aller chercher les citoyens qui sont les plus éloignés du fonctionnement des institutions", a-t-elle expliqué. Il s'agit ainsi de "nourrir le travail des élus, pas de s'y opposer", a-t-elle ajouté. Mme Royal a rejeté toute idée de sanction émanant de ces jurys, "tirés
au sort sur les listes électorales". "La sanction, c'est le vote", a-t-elle dit.

Insistant sur la dimension "d'évaluation", elle a expliqué qu'en consultant les jurys citoyens, il s'agissait "de savoir si les décisions prises sont bien adaptées aux besoins".
"Ils émettent des avis soit sur des sujets précis, soit sur des politiques globales de quartier, (...) soit sur l'évaluation des politiques publiques comme par exemple l'indice des prix", a-t-elle insisté.

Elle a cité "l'application de la loi sur les 35 heures" et le CPE (Contrat première embauche). "Il y aurait eu un jury citoyen de 150 jeunes, un gouvernement aurait vu tout de suite que cela ne pouvait pas passer la rampe", a-t-elle dit.

Elle a cependant précisé que ces jurys "ne se substituaient pas" aux syndicats. "C'est un des éléments de la démocratie participative (....). Ce n'est pas une mise en cause des élus", a-t-elle insisté, ajoutant: "Des élus se sont inquiétés alors qu'en fait, ils la
pratiquent".

Plusieurs élus présents à la réunion ont fait part d'expériences de démocratie participative dans leurs communes. François Rebsamen, maire de Dijon, a notamment cité le tirage au sort des représentants de conseils de quartiers. Gilbert Roger, maire de Bondy (Seine-St-Denis) a évoqué les conseils consultatifs de quartier et le conseil des
"sages" formé de retraités.

Le sénateur de Paris David Assouline a souligné que la proposition de Mme Royal était inscrite dans la contribution de la fédération de Paris au programme PS "adoptée à l'unanimité notamment par certains élus qui la contestent aujourd'hui".

Porte-parole de Mme Royal, Jean-Louis Bianco, a indiqué que la candidate avait évoqué "dès 2002" cette "expérience de démocratie participative pratiquée dans de nombreux pays comme l'Allemagne, le Danemark, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Catalogne".

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