Un pôle de compétitivité est une combinaison, sur un espace géographique donné, d’entreprises, de centres de formation et d’unités de recherche publiques ou privées (Les Echos, 18/10/2006)

Publié le par François Alex

105 pôles se sont portés candidats. 66 ont été retenus, dont six de niveau mondial, et la quasi-totalité des régions a été servie au travers de pôles à vocation nationale ou régionale. Les lauréats seront dotés de 1,5 milliard d'euros sur trois ans, financés en partie par des fonds provenant des privatisations.

«Un pôle de compétitivité est une combinaison, sur un espace géographique donné, d’entreprises, de centres de formation et d’unités de recherche publiques ou privées engagés dans une synergie autour de projets communs au caractère innovant. Ce partenariat s’organise autour d’un marché et d’un domaine technologique et scientifique qui lui est attaché, et doit rechercher une masse critique pour atteindre une compétitivité et une visibilité internationale». Voilà, en substance, la définition donnée par la Datar - rebaptisée Délégation interministérielle à l'aménagement et à la compétitivité du territoire (DIACT)- aux potentiels candidats à la labellisation « pôle de compétitivité ».

L’initiative lancée le 14 septembre 2004 lors du Comité interministériel d’aménagement du territoire (CIADT) - devenu depuis le CIACT avec un C comme compétitivité - s’intègre dans une politique globale de soutien à l’émergence et au développement de pôles de compétitivité répondant aux objectifs fixés par les sommets européens de Lisbonne et Göteborg. C’est le député Christian Blanc, qui, dans un rapport remis en 2004, avait jeté les bases du dispositif gouvernemental. Considérant que la première nécessité était de conforter les points forts de l’économie française et de soutenir l’émergence d’une offre compétitive dans les domaines où la France a pris du retard, l’Etat a donc pris exemple sur ses voisins européens, italiens et allemands en tête, en lançant un appel d’offre national le 2 décembre 2004.

Le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin à l’époque, était sans doute loin de se douter que son initiative remporterait un tel succès. Ce sont au total, 105 pôles qui se sont portés candidats autant dans les domaines technologiques en émergence (nanotechnologies, biotechnologies, microélectronique…) que dans des domaines plus matures (automobile, aéronautique…).

Il faut dire que l’enjeu est alléchant pour les collectivités locales car cette labellisation ouvre le droit à des subventions ainsi qu’à des exonérations fiscales et des allègement de charges sociales pour les entreprises concernées. En outre, les pôles retenus bénéficieront d’interventions prioritaires de l’Anvar (Agence nationale de la valorisation de la recherche), de la Bdpme (Banque du développement des petites et moyennes entreprises) et de la Caisse des dépôts. D’ici 2007, les moyens financiers publics dédiés au lancement et à l’accompagnement seront ainsi d’au moins 1,5 milliard d’euros.

Seconde chance

66 pôles ont donc été retenus, contre une quinzaine prévue par l'ancien gouvernement. Parmi eux, six ont un rayonnement mondial, dont deux en Ile-de-France et deux en Rhône-Alpes, et neuf autres ont une vocation internationale.Et même si tous les pôles bénéficieront des mêmes avantages, le gouvernement va «concentrer ses moyens » sur les six mondiaux. En plus des financements privilégiés de l’Agence pour l’innovation industrielle, ils disposeront d’un suivi personnalisé, et se verront affecter en priorité les 3 000 postes de chercheurs qui doivent être créés en 2006.

Sur les 66 labellisés, le gouvernement a déjà validé 64 projets. Seuls deux projets manquent encore à l’appel - Normandie Moteurs Vallée et Vestapolis - dans l’attente de leur fusion qui devrait être confirmée lors d’un prochain CIACT à la fin du mois de janvier. Reste que le soutien financier de l'Etat n'est pas garanti à vie. Il sera soumis à une évaluation régulière de l'avancement des projets par un groupe de travail interministériel.

Enfin, pour dynamiser les zones défavorisées, cette démarche des pôles sera prolongée dans les domaines du tourisme, de la culture et de l'environnement.

Voir aussi :

Le cahier des charges de l’appel à projet

Il précise l’ensemble des critères qui entrent en jeu dans l’analyse de la labellisation. Ces critères sont rassemblés en 5 chapitres :

  • la stratégie générale du pôle
  • le périmètre du pôle
  • l’état des lieux
  • les modalités de la gouvernance et du pilotage
  • les projets de coopérations.
Parmi ces critères, quatre aspects sont particulièrement importants :
  • Le projet à labelliser doit être créateur de richesses nouvelles à forte valeur ajoutée et notamment d’emploi qualifié et très qualifié
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  • Le pôle doit ou devra à horizon déterminé représenter une masse critique suffisante, sur les plans industriels et/ou technologiques pour obtenir une visibilité suffisante à l’international
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  • Le partenariat et le mode de gouvernance sont des aspects essentiels. La présence, sur un territoire donné, d’entreprises dédiées à la satisfaction d’un même marché final, de chercheurs et d’organismes de formation dans les domaines couverts par les entreprises est primordiale.
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  • La vocation du pôle est d’ancrer sur un territoire un tissu économique dynamique et performant face à la concurrence internationale, capable de susciter le développement et d’attirer de nouvelles activités.

Le cahier des charges en PDF

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