"Il faut construire l'Europe par la preuve, rebâtir l'Europe autour de réalisations opérationnelles, reconstruire le lien de confiance." (Conférence Assemblée Nationale, 11/10/2006)

Publié le par François Alex

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Ségolène Royal veut "débloquer l'Europe"

PARIS (AFP) - Ségolène Royal s'est fixé mercredi pour objectif de "débloquer l'Europe", suggérant de "redonner aux citoyens une envie d'Europe" en leur montrant "pourquoi nous sommes ensemble et pour quoi faire".


Ségolène Royal à son arrivée à une conférence sur l'Europe, le 11 octobre 2006 à l'Assemblée nationale à Paris

Dans les locaux du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, la candidate à l'investiture PS pour 2007, entourée par ses trois porte-parole et le président du groupe à l'Assemblée Jean-Marc Ayrault, a longuement détaillé, devant près d'une centaine de journalistes, les décisions qu'elle souhaiterait prendre sur l'Europe si elle arrivait au pouvoir.

 

Le discours, de trois quarts d'heure, ponctué des formules qui lui sont chères - "tirer vers le haut", "l'ordre juste" et "par la preuve" - a été suivi d'une rapide séance de questions.

 

Estimant qu'"une présidence européenne réussie se prépare tôt" (la France présidera en 2008), elle a estimé qu'"il faut changer de méthode, construire l'Europe par la preuve", "rebâtir l'Europe autour de réalisations opérationnelles", "reconstruire le lien de confiance".

"Il y a besoin d'un discours de respect, d'un ordre juste", a-t-elle lancé, insistant sur la nécessité d'"associer les citoyens" dans un souci de "démocratie participative".

Mme Royal a souligné l'"ambition sociale" que devait avoir l'Europe, qui "doit tirer vers le haut l'ensemble des citoyens des états membres, et non l'inverse". Elle s'est dite décidée à défendre l'idée de minima sociaux dans tous les pays européens, avec bonus pour les entreprises qui appliquent des "critères de convergence sociale" qu'il reste à définir.

"Ce n'est plus l'Europe punitive, c'est l'Europe qui encourage", a-t-elle dit.

Sans manifester d'enthousiasme sur l'arrivée envisagée de la Turquie, elle a assuré que son "opinion est celle du peuple français, puisque c'est le peuple français qui doit se prononcer" par référendum.

La candidate a insisté sur la nécessité de passer à une phase d'"approfondissement" de l'Europe et de meilleur fonctionnement, avec notamment un rôle plus important donné aux ministres des Finances face à la banque centrale.

"Les gouvernements n'ont pas à être assujettis à des économistes théoriques qui ne sont responsables devant personne", a-t-elle lancé.

La députée a parlé encore de l'Europe "seul acteur qui peut rééquilibrer l'action internationale dans le sens de la paix", des énergies renouvelables, qui doivent être soutenues par des dispositions fiscales "très incitatives" telles une TVA "presque à taux zéro", de la nécessité de modifier la politique agricole commune et d'augmenter la coopération décentralisée avec les pays en développement...

Elle a souligné que le traité constitutionnel, refusé par les Français le 29 mai 2005, était "caduc", et qu'il fallait "se donner le temps du débat et de la concertation". "Les institutions doivent être au service des objectifs politiques, pas l'inverse".

La présidente de la région Poitou-Charentes, qui s'est rendue notamment en Autriche, Suède, Espagne et Italie, et a rencontré à Bruxelles le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, fera le tour de "la totalité des capitales européennes", certaines avant même l'investiture, en novembre.

"Je veux que les Français retrouvent une envie d'Europe, nous ne laisserons pas l'idée européenne aux libéraux", a-t-elle affirmé.

Le député Arnaud Montebourg, un de ses porte-parole, partisan du non, s'est réjoui que Mme Royal ait "tiré les justes et nécessaires leçons de la victoire du non le 29 mai 2005", avec une réorientation de l'union "dans un sens moins libéral".

Par Christine COURCOL

mercredi 11 octobre 2006, 19h26

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