"Eh bien moi, conclut la candidate, je saurai m'adapter sans perdre ma virilité." (Le Monde, 14/11/2006)

Publié le par François Alex

LeMonde.fr

 

Ségolène Royal jette ses forces dans la bataille de Paris, première fédération du PS

 

Paris vaut bien un meeting exceptionnel. A trois jours du vote des militants pour désigner le ou la candidate à l'investiture présidentielle du PS, près de 2 000 personnes ont accueilli Ségolène Royal dans une ambiance survoltée. "Ségolène, présidente !", ont scandé ses supporteurs avant d'entonner un vibrant "On va gagner !" "Je sens comme la montée de quelque chose de fort...", a commencé la candidate, debout, au centre du gymnase Japy situé dans le 11e arrondissement. "Nous aussi !", lui a répondu la salle. "C'est comme un miracle, en toute laïcité bien sûr...", a-t-elle poursuivi.

 
AFP/ERIC FEFERBERG
La prétendante socialiste Ségolène Royal
en meeting à Paris, lundi 13 novembre 2006.

Pour conjurer le souvenir du Zénith où, le 7 novembre, elle avait été huée, Mme Royal avait revêtu la même veste rose fushia. Mais cette fois, ce sont des clameurs qui ont recouvert sa voix. Paris conquis en 2001 par la gauche, "il est temps que Paris et la nation Française marche à nouveau la main dans la main", a lancé la candidate en promettant la victoire en 2007. La salle est en transe.

Première fédération du PS avec 18 005 votants inscrits pour le 16 novembre, en raison de l'afflux massif de nouveaux adhérents, la capitale est devenue un enjeu crucial dans la primaire socialiste. Lundi soir, plusieurs élus étaient présents, parmi lesquels David Assouline, Christophe Caresche, Christophe Girard, Olga Trostiansky. Au total sept adjoints du maire de Paris soutiennent Mme Royal. "Aux camarades absents", Patrick Bloche, premier secrétaire de la fédération, a adressé au micro ce message : "nous ne sommes pas en train de préparer le prochain congrès".

APPEL AUX FEMMES

Les amis de Lionel Jospin n'ont donné aucune consigne de vote. Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a fait savoir qu'il voterait "blanc" - "un choix cohérent, dit-il, avec mon engagement de soutenir les idées, les propositions du candidat ou de la candidate du Parti socialiste". L'ancien ministre Daniel Vaillant, maire du 18e, et la députée de Paris Annick Lepetit taisent leur choix. D'autres, comme Anne Hidalgo, Jean-Pierre Caffet, Pierre Schapira, ont décidé de rallier Dominique Strauss-Kahn.

Lundi soir, Mme Royal a appelé les femmes à la mobilisation en mettant en avant le machisme de ses rivaux. Et pour la première fois, elle a réglé ses comptes en public. "J'ai entendu un de mes compétiteurs dire : "Mais qui va garder les enfants ?"..." "Hou !", réagit la salle qui a reconnu Laurent Fabius. "L'autre compétiteur a dit : "elle aurait mieux fait de rester chez elle au lieu de lire ses fiches cuisine"" "Hou !", répète le public. "DSK" a droit à une deuxième mention lorsque Mme Royal évoque ses problèmes d'arbitrage au gouvernement quand elle était ministre de l'environnement face à l'ancien ministre de l'industrie. "A l'époque, on m'a dit : 'tout ça ce sont des sujets de fille'." Puis viennent les sujets polémiques. "Ah, j'en ai entendu...", ironise la candidate qui, portée par l'enthousiasme ambiant, ne lâche rien comme à son habitude. "Nous avons tellement menti d'une certaine façon en répétant des formules sur l'égalité des chances, affirme-t-elle en prélude à son idée d'allonger le temps de travail des enseignants dans les collèges pour développer le soutien scolaire.

"Malgré tout ce qu'on a entendu, les enfants devront rentrer chez eux en ayant fait leurs devoirs et leurs leçons, lance-t-elle. Comment les socialistes qui ont envie de faire bouger les choses auraient-ils peur des idées neuves ?" Sur les 35 heures, elle estime que la gauche a "tenu un discours politique qui ne correspondait pas à la vie des gens. Cela n'aurait pas été une perte de crédibilité que de dire qu'il y a des effets secondaires". Place aux jurys de citoyens. "Mais non, je ne vais pas couper la tête aux élus ! Que de procès d'intention ! Quand je précise, on dit : "elle recule"", ironise Mme Royal qui voit, derrière tout cela, "il faut bien le dire, un peu de machisme". "Eh bien moi, conclut la candidate, je saurai m'adapter sans perdre ma virilité." Ovation.

Isabelle Mandraud avec Béatrice Jérôme
Article paru dans l'édition du 15.11.06.
LE MONDE | 14.11.06 | 14h54  ?  Mis à jour le 14.11.06 | 14h54
 
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
http://desirsdaveniracreteil.over-blog.com//article-4548817.htmlhttp://aiglon78.noosblog.fr/le_blog_daiglon/2006/11/franois_rebsame.html****C'est une honte ce type. Prêt à tout et sans pudeur pour le dire.Je demande sa démission immédiate*******http://www.jean-luc-melenchon.fr/article/blogview/147/1/1on ne peut pas accepter la magouille et les magouilleurs.C'est clair et net.
Répondre