On ne croit pas à la tentative de restauration d'un PS un peu mythique que Lionel essaie de mettre en oeuvre et qui correspond à celui des années 1980 (LM, 24/09/06)
socialistes lors des débats à Lens,
dans le Pas-de-Calais, le 16 septembre.
"DÉFENSEUR DU STATU QUO"
"Si on partage une même culture avec Lionel Jospin, souligne M. Le Guen, nous n'avons absolument pas la même analyse, ni le même projet. Nous pensons qu'il y a une aspiration au renouvellement de la gauche. Or, Lionel se fait le défenseur du statu quo, il ne perçoit pas cette aspiration". Le divorce est consommé. Et il se fait dans la douleur. "On a des regrets pour la personne, mais aucune nostalgie pour l'action politique", lâche le député de Paris.
A Lens, le 16 novembre, après la confrontation des candidats potentiels devant les militants, les visages des partisans de M. Strauss-Kahn en disaient longs sur leur dépit. Depuis, leur ressentiment n'a cessé d'augmenter. Et la récente rencontre entre M. Jospin et son ancien ministre, dans le cadre d'une tournée des candidats que le premier a effectué, - sauf avec Ségolène Royal -, ne s'est pas bien passée. "On ne croit pas à la tentative de restauration d'un PS un peu mythique que Lionel essaie de mettre en oeuvre et qui correspond à celui des années 1980, pas à un socialisme de propositions que nous voulons promouvoir", lance M. Le Guen qui se dit "étonné et triste que Lionel ne se rende pas compte du décalage". "Dans le genre défense de la tradition, ajoute-t-il avec cruauté, Laurent Fabius est aujourd'hui plus convaincant".
L'aspiration au "renouvellement" mis en avant par les partisans de M. Strauss-Kahn est un terrain très disputé, puisque Ségolène Royal en a fait le coeur de sa campagne. Mais, assure, M. Le Guen, "on s'en distingue puisque chez Ségolène, cela passe surtout par la forme et dans l'ambiguïté"...
Il reste que cette bataille entre anciens et rénovateurs, entre "archéos" et modernes, attisée de plus en plus par les uns et les autres à quelques jours du dépôt des candidatures prévu du 30 septembre au 3 octobre, pourrait bien se révéler, à court terme, destructrice pour le parti.